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La renaissance italienne

Invaincue depuis presque trois ans, aussi efficace en attaque qu’implacable en défense, la Squadra Azzura retrouve les sommets en atteignant la finale de l’Euro. La vita è bella !

L’Italie en finale, c’est comme si Eros Ramazotti faisait aujourd’hui un come back triomphal dans les charts transalpins. Une ancienne gloire disparue jamais vraiment oubliée qu’on écoute avec nostalgie du temps de sa splendeur, ringardisé par les jeunes loups, mais qui a encore du coffre pour envoyer du rêve. La Squadra Azurra est sans aucun doute le tube de l’été 2021. D’ailleurs, les transalpins ont du mal à y croire après la déconvenue de 2018. La non qualification pour la Coupe du monde, une première depuis soixante ans, avait été vécue comme une honte nationale pour ce monstre du football et ses quatre étoiles accrochées au maillot.

La preuve, mon ami Lorenzo, habitué aux déceptions en tant que supporter de la Lazio et de sa sélection depuis quelques années, joue la prudence après chaque victoire de la Nazionale pendant cet Euro. Lo’ fait en revanche une confiance aveugle au coach des Azurri, Roberto Mancini qui a rendu sa fierté à toute une nation.

Ave Roberto. Ceux qui vont courir te saluent (AFP)

Mancini, Vidi, Vici

Il suffit d’admirer la défense italienne dressée en muraille des Alpes, se rappelant au bon vieux temps du Catenaccio (seulement deux buts encaissés). Il faudrait enfourcher des éléphants tel Hannibal pour faire plier les transalpins avec l’immortel Chiellini (36 ans) comme chef de la patrie et Donnarumma (22 ans) en jeune gardien du temple. Cette renaissance, Roberto Mancini en est l’architecte. Le sélectionneur a su reconstruire une identité de jeu en intégrant une nouvelle génération talentueuse. Un milieu technique avec Verratti et Jorginho pour alimenter une ligne d’attaque redoutable Insigne – Imobile – Chiesa. Résultat, la Squadra Azzura est invaincue depuis trente deux matchs. Monstrueux.

Ciro, surtout, ne bouge pas ! (Icon Sport)

Il suffira d’Insigne

Symbole du renouveau italien, Lorenzo Insigne se présente comme le centurion de la légion. Avec deux buts, le Napolitain (10 buts, 8 passes décisives en Serie A) a certes peu marqué dans la compétition, mais ses dribbles, ses provocations et sa combativité s’avèrent décisifs. Si Ciro Imobile plus efficace dans la Comedia dell Arte galère dans le dernier geste, Enrico Chiesa lui est en train de se révéler à l’Europe du football. Digne fils de son père, ancienne gloire de Parme, le Juventino hyper adroit devant le but, infatigable récupérateur, pourvoyeur de ballons en or a gagné une place de titulaire.

Qui pourra arrêter l’Italie ? Une autre ex gloire déchue revenue au plus haut niveau s’est présentée en demi-finale. L’Espagne et son jeu qui ferait pioncer un teufeur sous speed a cédé aux tirs au but, car, pressent-on, l’Italie possède cette chance du champion et ce supplément d’âme qui semblent emporter tout sur son passage. « Je prends beaucoup de plaisir, je n’ai jamais joué avec un aussi grand sourire, c’est comme jouer à la maison avec des copains ». Ces mots d’Insigne soulignant l’état d’esprit de l’ensemble de l’équipe font écho à ce geste de Mancini aussi rare que fort en faisant entrer en jeu le gardien remplaçant Salvatore Sirigu dans les dernières minutes du match contre le Pays de Galles.

La dernière finale de l’Euro des Italiens remonte à 2012 mais celle de 2000 et son scénario cruel face à la France marquent encore les coeurs Azurri. Vingt et un an plus tard, ils ont retenu la leçon. Pas question de faire péter les bouchons de Prosecco avant la fin du match. Les transalpins, si le destin leur sourit, les sabreront en nouveau champion d’Europe. En chantant du Eros Ramazotti.

 

 

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