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Christophe Revault, le dernier envol

La disparition brutale d’un des gardiens les plus emblématiques des années 90/2000 a provoqué une vive émotion chez les amoureux du football. Il avait seulement 49 ans.

 

C’était l’un de ces jeudi soirs banals sans grand enthousiasme à la perspective de regarder un Arsenal – Villareal en Ligue Europa, aussi excitant que le plat de pâtes fadasse que je m’apprêtais à manger. Puis la nouvelle est tombée comme une énorme tarte dans la tronche. Christophe Revault a été retrouvé sans vie à son domicile. A seulement 49 ans. Une sensation étrange m’a alors gagné. J’étais soudain pris par une grande tristesse, alors que je n’avais plus entendu son nom depuis des décennies. Sans me l’expliquer, je sentais que l’on perdait là, en plus d’un grand joueur, un mec bien, une certaine idée du football aujourd’hui disparue avec ses joueurs de club, la passion, la fidélité, l’amour du maillot, la proximité avec les supporters. Oui, ce jeudi soir Christophe Revault s’est envolé avec le football de notre jeunesse.

Et tant pis si on passe pour des vieux cons.

La puissance du goal du Havre

Revault, c’était surtout un gardien hyper spectaculaire habitué des Stop 10 de Canal. Avec sa dégaine sortie de la BAC, il plongeait en casse cou et avec autorité dans les pieds des attaquants, quand il n’offrait pas régulièrement des arrêts miracles sur sa ligne. Le chauve ganté (2 capes en équipe de France A’) aurait certainement pu prétendre à une carrière en Bleu s’il n’avait pas évolué à la même époque que son collègue capillaire plus divin, Fabien Barthez. A défaut de reconnaissance internationale, il devra se contenter de l’image du joueur de club par excellence en imposant ses performances et sa personnalité attachante en Ligue 1.

C’est surtout au Havre, son club formateur que « Tophe » comme on l’appelle en Normandie est devenu une légende populaire malgré quelques infidélités au PSG (1997-1998), à Toulouse (2000-2006) et à Rennes (2006-2007). Parce qu’il voulait revoir sa Normandie, il avait fini sa carrière au HAC sur un titre de Ligue 2 en 2008. Le gardien aux 354 matchs en Ligue 1 s’était depuis reconverti comme recruteur dans son club de cœur.

 Juste quelqu’un de bien

La disparition prématurée de Christophe Revault a suscité de nombreux témoignages émouvants pour rendre hommage à l’homme derrière les gants. Ses anciens coéquipiers Vikash Dhorassoo, Jérôme Alonzo, Alain Roche, Sylvain Didot notamment ont tous loué sa bienveillance, sa gentillesse, son honnêteté, son leadership et une bonne propension à la déconnade hors du terrain. Il n’était jamais le dernier à siffler une bière avec ses coéquipiers et les supporters après les matchs. Et l’on sentait intimement que ses nombreux hommages n’étaient pas feints, et que l’on aurait aimé partager un vestiaire avec le bonhomme.

S’il fallait encore une preuve de l’importance de Christophe Revault dans le foot français, Olivier Sadran, président du Toulouse FC, a annoncé qu’une tribune du Stadium porterait son nom, en attendant les honneurs du Havre pour son gardien fétiche qui s’est envolé une dernière fois.

Oui, décidément, c’était un bien sale jeudi.

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