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Pourquoi cet Euro 2020 est le pire de l’Histoire

crédit photo Marco Verch
crédit photo Marco Verch

Pourquoi cet Euro 2020 est le pire de l’Histoire

Avec sa formule à 24 équipes et 11 pays hôtes, l’Euro 2021 est d’ores et déjà le pire de l’Histoire. Tant mieux pour les petites nations. Tant pis pour le prestige.

La France l’aura sans doute oublié dimanche 11 juillet, lorsqu’elle soulèvera pour la troisième fois le trophée Henri-Delaunay, rejoignant tout en haut du palmarès l’Allemagne et l’Espagne : cet Euro – initialement prévu en 2020 et disputé cet été en raison de la pandémie de Covid-19 qui force la planète à tourner au ralenti depuis un an et demi – est d’ores et déjà à classer tout en haut du classement des catastrophes industrielles. L’édition 2016, organisée en France, avait déjà donné le ton avec cette formule à 24 et son champion d’Europe vainqueur d’un seul de ses sept matches dans le temps réglementaire. Cinq ans après, le bilan est encore pire.

UEFA 1 foot 0

Alors bien sûr, l’UEFA pourra se taper sur le ventre : tous les “gros” sont au rendez-vous des huitièmes – et tant pis pour la Turquie et la Russie, qui ne sont plus que l’ombre de ce qu’elles ont été. Logique, quand on sait que la phase d’écrémage n’a servi qu’à éliminer les derniers de chaque groupe et les deux moins bons troisièmes. Ne pas voir la Macédoine du Nord, la Slovaquie ou la Finlande au rendez-vous des huitièmes est tout sauf une surprise. Même le groupe “de la mort”, composé des deux derniers champions du monde et du champion d’Europe en titre, n’a pas laissé de gros sur le carreau malgré la combativité exemplaire de la Hongrie.
Pourtant, jusqu’à mercredi soir, il a fallu sortir les calculettes pour connaître l’identité des qualifiés. Et donner tant d’importance à un outil qui sert à calculer ouvre irrémédiablement la porte… aux calculs. Dans cette configuration, à l’avenir, difficile d’imaginer que certaines équipes ne tenteront pas de choisir leurs matches pour s’ouvrir une partie de tableau plus ou moins simple. Pas nécessairement une nouveauté, mais une truanderie rendue encore plus facile par la formule alambiquée.

L’avènement de l’argent roi

Oui encore, l’UEFA pourra se féliciter au moment de tirer le bilan des droits TV : plus on est de fous, plus on encaisse, la formule est d’un cynisme et d’une froideur imparables. Et tant pis si, cette année, l’équité sportive est laissée à la porte, permettant à la moitié des gros de jouer l’essentiel de ses matches à la maison, quand d’autres ont passé leur temps dans les avions. Sans compter l’accueil disparate des supporters.

La fête de l’Europe n’a pas lieu.

Elle est devenue une fête propre à chaque pays d’Europe. Historiquement, pourtant, seuls trois pays organisateurs ont remporté l’Euro à la maison (Espagne 64, Italie 68, France 84). Cette année, tout le monde a un peu gagné. Et tout le monde a beaucoup perdu.
Et si l’Euro 2024, en Allemagne, se jouera lui aussi à 24, pourquoi ne pas imaginer une édition 2028 à 32 équipes, au Qatar – dont on ne sait pas vraiment s’il n’est pas devenu un pays sud-américain à force de participer à la Copa America – ou au Pérou, qui a longtemps accueilli le Dakar. Quitte à globaliser l’événement, autant y aller à fond. Si Messi n’a jamais gagné la Coupe du monde, pourquoi ne garnirait-il pas son palmarès international sur le Vieux Continent ? Les sites de paris sportifs, qui polluent le jeu et l’enjeu, en seraient certainement fort aise. Les bourses de la Confédération européenne aussi. Le pire appelant le pire, aucune piste ne semble désormais trop farfelue.

Mais de ça, les Bleus n’en auront que faire : le 11 juillet, lorsqu’ils auront battu l’Angleterre à Wembley, rien d’autre n’aura d’importance.

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